Rares
sont les personnes à la Comédie-Française
qui se souviennent des débuts du son dans les spectacles.
À l'origine, dès que les besoins de diffuser de la musique enregistrée
se font sentir, un à deux techniciens volontaires, sont détachés
du service électrique.
Ils diffusent des disques du commerce à l’aide de grosses platines
Siemens et mixent sur une table de mixage... à 3 entrées.
La diffusion est assurée par quelques enceintes dont la puissance révolutionnaire
pour l’époque, ferait rire aujourd’hui.
Pour savoir où démarrer sur le disque, une marque de peinture
blanche est appliquée à l’endroit où poser le saphir.
Quand des voix off sont nécessaires, le ou les comédiens concernés
se rendent dans un studio parisien pour enregistrer ces voix qui sont ensuite
gravées sur disque.
Lors de l'archivage complet des bandes sons de la Comédie-Française
fait en 2002, nous avons retrouvé toutes sortes de support audio: Des
vinyles spécialement pressés pour certaines créations,
beaucoup de bandes magnétiques, mais aussi des K7 audio, des DAT, des
Minidiscs et des CD.
Le plus ancien support audio daté que nous ayons retrouvé remonte à 1954,
mais nous avons aussi retrouvé des cylindres qui sont probablement bien
antérieur !
Avec l’arrivée
des magnétophones à bande, le travail se trouve
grandement facilité.
Les enregistrements peuvent se faire directement au théâtre, les
morceaux de musiques peuvent, à l’aide de ciseaux et d’adhésif, êtres
montées dans l’ordre du spectacle.
La modernisation continue avec l’arrivée d’une console stéréophonique
beaucoup plus grande... 12 entrées !
Plus question de diffuser le son depuis une passerelle située dans la
cage de scène, au lointain.
Il faut une régie son plus importante permettant de réunir amplis,
dispatching et autres périphériques.
En 1980, un espace est alors aménagé pour accueillir une régie
son et une régie lumière au-dessus du "poulailler" (au
niveau du 5ème balcon).
Le son devient enfin un service autonome à part entière, avec
sa propre régie et sa propre équipe de 3 régisseurs son.
À cette époque, avec l’explosion des techniques, l’arrivée
du Compact Disc et de l’informatique, arrive aussi une nouvelle console, une Neve
51.
La
bascule vers le numérique...
Puis en 1997, face aux besoins de plus en plus exigeants
des créations,
et pour permettre en pré production une édition et des montages
précis, il devient urgent de passer au numérique et d'uniformiser
les supports.
Le service son opte alors pour un DDO
de chez Audio Follow.
C'est un ensemble logiciel + hardware (PC dédié + cartes son
+ télécommande physique) à la base créé pour
la radio, qui contient deux lecteurs stéréo (capable de lire
des fichiers 44,1 KHz et 48 KHz au format PCM) mais qui convient très
bien aux besoins des spectacles de l'époque.
En effet, le DDO permet des envois instantanés, des recalages immédiats
et des enchaînements jusque-là difficilement réalisables.
Quand les créations l'imposent, les bandes son du DDO sont complétées
par un DAT, un CD, un Minidisc, ou même un des anciens Studer A80 que
nous gardons à tout hasard.
Tout ce petit monde passe à l'époque par la console Neve, mais
celle-ci se retrouve progressivement limitée au niveau du nombre de
ses sorties, les points de diffusion sur le plateau et dans la salle se multipliant à la
demande des metteurs en scène.
En
2002, une évolution
importante: Le service décide alors d'investir dans
une console numérique: Le choix se porte sur la Yamaha
PM1D qui vient de sortir. Nous achetons
la deuxième PM1D vendue à un théâtre
en France.
La chaîne numérique est donc complète: Des machines jusqu'en
sortie de console.
Grâce notamment aux mémoires de scènes et aux "Time
fade" de la PM1D, le travail en régie est considérablement
simplifié et fiabilisé.
Au cours
de l'été 2004, suite à notre demande insistante
et aux exigences de plus en plus pointues des spectacles, une
régie directement ouverte sur la salle est créée.
Jusqu'alors installés dans une régie fermée qui ne permettait
ni de voir, ni d'entendre en champ direct les spectacles, avec pour tout repères
un retour vidéo sur TV et un retour audio sur une paire d'enceintes,
il nous devenait difficile d'assurer certains spectacles.
Cette nouvelle régie ouverte, au deuxième balcon en fond de salle
nous permet désormais de travailler avec finesse et en immersion dans
les spectacles.
En 2005,
dans l'idée de réduire le nombre de machines différentes à déclencher
en spectacle, le service délaisse le DDO et acquiert Séquenceur
Histoires.
Désormais, tous les sons sont déclenchés par un simple
clavier d'ordinateur, et sortent de la même machine, en numérique,
directement vers la PM1D via une carte son.
Le duo Séquenceur Histoires / PM1D fonctionne parfaitement et permet
des constructions et des enchaînements complexes jusqu'alors impossibles,
et qui ont de plus l'avantage de rester à tout moment modifiables.
Depuis, nous n'avons jamais été limité par cette combinaison
et nous avons toujours pû répondre aux différentes demandes.
Bien entendu et en contrepartie, comme il s'agit de matériel à base
d'informatique, selon la complexité de certains besoins, la programmation
peut parfois nécessiter un certain temps.
Et
la diffusion ?
Du fait de
cette longue évolution, le système de diffusion
s'est lui aussi développé de manière progressive.
Les ajouts
successifs de points de diffusion fixes supplémentaires à différentes époques
ont mené à une configuration assez particulière
(il faut bien le reconnaître) mais qui fonctionne relativement
bien:
Le système,
assez composite, s'articule autour de 4 UPA 1P et d'un sub
650-P Meyer Sound qui constituent la diffusion de face.
Le reste
(Nexo PS8, Klinger Favre Théa 38 et D25, Bose 802, Meyer Sound
UPM-1) vient, soit combler certaines zones délicates
de la salle, soit servir comme point de diffusion à part
entière.
(voir Diffusion
- Installation fixe).
Sur ce dispositif
fixe, la "spatialisation" des sons fonctionne bien
dans la plupart des cas.
Il nous arrive
cependant assez fréquemment d'ajouter à ce système
des points de diffusion supplémentaires qui viendront
s'adapter aux décors, soit pour combler des zones masquées
par certains éléments de décors, soit
pour servir ce décors ou donner vie à des accessoires...
Là aussi,
le parc d'enceintes mobile est éclectique: Bose 102,
Meyer Sound MM4 et UPM-1P, A2T, Klinger Favre Théa 20...
ou même un récepteur HF, un ampli et un HP de
voiture cachés dans un vieux phonographe, une poupée,
ou dans un poêle à charbon (pourquoi pas ?), bref,
de quoi faire face à la plupart des besoins.
(voir Diffusion
- Éléments mobile).
Par ailleurs,
les 3 salles de répétitions elles aussi disposent
de système de sonorisation sommaire:
Lecteurs CD
ou MD, petite console, amplificateurs et 2 ou 4 points de diffusion.
(voir Diffusion
- Salles de répétitions).
Et
puis... 2006: La vidéo
Pour les besoins
de Cyrano de Bergerac, mis en scène par Denis
Podalydès, une nouveauté importante dans notre
service: la vidéo.
Pour tout
ce qui concerne la vidéo, c'est
par ici !